Formé dans l’esprit du mouvement moderniste, Roger Vanhoof appartient à cette génération d’architectes flamands qui, dans les années 60 et 70, ont libéré l’architecture des modèles résidentiels conventionnels. Son travail témoigne d’une grande maîtrise technique, mais aussi d’un sens raffiné des proportions, de la lumière et de la matérialité. Dans cette maison – son manifeste personnel – toutes ces qualités deviennent palpables.

Clarté spatiale et sérénité matérielle
Inspirée de la Villa Savoye de Le Corbusier et conçue selon le système Modulor, la maison s’articule autour d’une structure stricte en béton apparent, brique rouge sombre, acier et verre. Ces matériaux ne forment pas seulement un ensemble esthétique : ils créent une structure habitable où la lumière et l’espace sont au cœur de l’expérience. De larges baies vitrées instaurent un dialogue intense avec l’extérieur, tandis que les lignes horizontales du béton confèrent rythme et quiétude à l’ensemble.

Lumière, air et qualité de vie
L’étage supérieur est entièrement dédié à l’habitation, avec un plan ouvert où salon et salle à manger s’enchaînent naturellement. La terrasse attenante de 50 m², encadrée par des poutres aériennes, s’impose comme une véritable pièce extérieure architecturale. La cuisine rénovée s’intègre subtilement dans l’ensemble, respectant le langage formel et les matériaux d’origine.

Calme, rythme et intimité
Quatre chambres orientées à l’est offrent des vues sur la verdure environnante et le moulin d’Ezaart, baignées par la lumière douce du matin. L’atmosphère y est sobre et chaleureuse grâce à l’alliance du bois en revêtement mural et des grandes fenêtres, qui instaurent un équilibre rare entre ouverture et intimité. La chambre principale jouxte une salle de bain récemment rénovée, où confort et authenticité dialoguent harmonieusement.

Habiter et travailler, sans compromis
Le rez-de-chaussée abritait autrefois le bureau d’architecte de Van Hoof – un espace professionnel complet avec entrée indépendante et un sous-sol sec de 100 m². Ce niveau permet de fusionner habitat et travail, ou peut être reconfiguré en cabinet, atelier ou même en unité de cohabitation. L’architecture s’y prête parfaitement, sans jamais sacrifier le caractère ni la cohérence de l’ensemble.

Une cohérence architecturale exemplaire
L’usage des matériaux est cohérent et intemporel. Béton brut, brique, acier, verre et bois composent une palette forte, dénuée de tout superflu. Là où cela s’imposait, des rénovations ont été effectuées dans le respect de l’original : la cuisine et la salle de bain ont été récemment modernisées, la toiture totalement isolée et remplacée, et l’isolation de sol, déjà prévue par Van Hoof en 1970, répond toujours aux standards actuels. Avec un certificat énergétique label C, cette maison démontre que l’architecture brutaliste peut aussi être durable et efficiente sur le plan énergétique.

Un retour chez soi avec grandeur
L’allée monumentale et le carport couvert soulignent le caractère statuaire de la maison, tandis que le jardin mature garantit une intimité totale. Depuis 1970, une sculpture de Rudi Suls trône dans le jardin avant – repère artistique indissociable de ce lieu.

Pour ceux pour qui habiter est aussi un art de vivre
Cette maison constitue une opportunité rare pour ceux qui ne recherchent pas simplement un logement, mais un patrimoine architectural où vision, spatialité et intemporalité se rencontrent. Une maison d’architecte à l’état pur, conçue par et pour un architecte qui maîtrisait son art jusque dans les moindres détails – et cela se ressent dans chaque ligne, chaque matériau, chaque moment de la journée.