Une maison qui s’inscrit dans la topographie
Discrètement implantée sous le niveau de la rue, cette maison tire parti de la déclivité du terrain pour se fondre dans le paysage. Son implantation suit la rue et les courbes de niveau naturelles, créant un volume qui ne s’impose jamais mais s’insère avec douceur. Depuis l’espace public, seul le niveau supérieur — habillé d’acier Cor-Ten — est visible, comme une ligne horizontale flottant entre les arbres. L’entrée se fait à ce niveau, qui accueille les chambres et un bureau, tandis que les pièces de vie sont situées un niveau plus bas, accessibles via un escalier sculptural en béton.

La poésie brute du béton
Le béton est ici le matériau fondateur. Toute la structure est réalisée en béton apparent, avec comme colonne vertébrale un voile porteur de six mètres de haut, coulé sur place et volontairement laissé brut. Les plafonds et murs sont eux aussi en béton coffré, selon un module de panneaux de 1 x 2 mètres, apportant un rythme régulier à l’ensemble. Le sol, quant à lui, est en béton lissé à l’hélicoptère. Cette matérialité franche et directe est contrebalancée par des éléments intérieurs chaleureux : panneaux muraux en bois, mobilier sur mesure, et un îlot de cuisine en marbre vert profond.

Le Cor-Ten comme matière vivante
L’enveloppe du niveau supérieur est entièrement revêtue d’acier Cor-Ten, sur une surface de 138 m². Les panneaux, de largeurs variables entre 40 et 120 cm, créent une façade rythmée et texturée. Avec le temps, au contact du soleil et de la pluie, le Cor-Ten développe sa patine caractéristique : une teinte rouille chaude et protectrice. Ce matériau vivant n’est pas seulement esthétique, il est aussi fonctionnel : auto-protecteur, il ne demande aucun entretien, ce qui en fait un choix durable et intelligent.

Une mise en scène de la lumière
La lumière joue un rôle fondamental dans cette architecture. Trois puits de lumière circulaires percés dans la toiture apportent une luminosité zénithale subtile. L’escalier en béton avec marches en porte-à-faux, accompagné d’un garde-corps ajouré en acier, compose un jeu d’ombres et de lumière changeant au fil de la journée. Les intérieurs deviennent ainsi un théâtre de formes et de contrastes, révélant la texture des matériaux au gré du soleil.

Un confort technique à la hauteur de l’esthétique
Derrière cette esthétique radicale se cache une performance technique exemplaire. La maison est équipée de châssis en aluminium avec triple vitrage, d’un système de chauffage par le sol couplé à une pompe à chaleur air-eau, et présente un excellent score énergétique (PEB : 66 kWh/m².an). L’installation électrique est conforme, et chaque choix technique vise un confort durable et efficient.

Habiter une œuvre architecturale
Avec une surface habitable de 212 m² et un terrain boisé de 2.000 m², cette maison propose un mode de vie en harmonie avec son environnement. Elle ne cherche pas à impressionner, mais à toucher — par sa justesse, sa sobriété, et la qualité de son implantation. Une habitation conçue pour ceux qui souhaitent vivre dans une œuvre d’architecture, entre nature, lumière et matière.

Retrouvez le projet sur le site de l’architecte :
https://pygma.archi/projets/maison-bw/?